Crédit:

"Note d'Espoir", un beau regard sur les enfants handicapés de Côte d'Ivoire

Page Facebook, Note d’espoir.

Le lundi 30 octobre, j’ai eu la chance d’assister à la cérémonie de présentation officielle du film documentaire « Note d’Espoir », placée sous le patronage de Mme Mariatou Kone, ministre de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité.

Le film avait pour but principal d’informer la population sur la situation des enfants handicapés de Côte d’Ivoire.

J’en suis ressortie émue mais surtout informée. Il est donc normal que je partage avec vous ce que j’ai appris.

Pourquoi « Note d’Espoir » ?

Comme je le disais, « Note d’Espoir » est un documentaire d’une durée de 52 minutes . Il a été réalisé par M. Gilbert Philippe Ohouot Assi et par la maison de production Incrust. A travers leurs différentes réalisations, ils se sont fixés comme objectif de « rendre communicationnels tous ces fait sociaux qui minent notre environnement immédiat ».

« Note d’Espoir » s’inscrit dans cette lignée de documentaire qui a pour but non seulement de sensibiliser, d’éveiller les consciences mais aussi de dénoncer et d’énoncer la réalité.

Dénoncer parce que jusqu’à présent, mettre au monde un enfant handicapé ou ayant des déficiences mentales dans plusieurs pays d’Afrique est considéré comme un mauvais sort lancé par des esprits maléfiques ou une malédiction qui s’abattrait sur la famille. Ces enfants sont alors rejetés, isolés, certains mêmes sont abandonnés dans les forêts ou sacrifiés. On pourrait penser que cela ne se passe que dans les villages reculés où la population croit encore aux génies ou autres, mais force est de constater que même dans nos villes dites urbanisées, ces enfants et leurs parents n’échappent pas à des regards dédaigneux, moqueurs ou remplis de méchancetés.

Les différents types de handicaps présents chez les enfants

Enfant, Guy, Sommes Handicapés, Béquille, Sourire, Pixabay

Le film-documentaire nous a présenté les différentes maladies qui touchent les enfants dès la naissance.

  • La trisomie 21 ou syndrome de Down

C’est une anomalie génétique due à la présence d’un chromosome en trop sur la 21e paire de chromosomes. L’enfant trisomique a donc 47 chromosomes au lieu de 46. Cette anomalie se traduit par une déficience intellectuelle, un retard dans le développement et des traits physiques particuliers (trop grande nuque, malformation de certains membres). C’est une maladie incurable même si un traitement adapté peut aider le patient à améliorer son état.

  • L’infirmité motrice cérébrale (IMC)
C’est une maladie congénitale due au développement anormal du cerveau, souvent avant la naissance. Les symptômes possibles incluent des réflexes exagérés, des membres rigides ou pendants, et des mouvements involontaires. Ces symptômes apparaissent dès la petite enfance. Le traitement à long terme repose sur la kinésithérapie et d’autres thérapies, mais aussi sur la prise de médicaments, et parfois la chirurgie. Elle est elle aussi incurable.
  • L’autisme 

Difficile à définir, selon l’OMS il s’agit d’un « trouble du développement caractérisé par des perturbations dans les domaines des interactions sociales, de la communication, une sensibilité émotionnelle différente et par des comportements, intérêts et activités au caractère restreint, répétitif. » Les enfants atteints d’autisme ont une vie sociale et relationnelle difficile, une communication perturbée et ont souvent des crises violentes.

  • Trouble d’audition et du langage
  • Épilepsie
  • Polyhandicap

Les causes des maladies

Contrairement à ce que plusieurs pensent, ces déficiences ne proviennent pas de mauvais esprits et ne sont pas toujours la faute des parents. Les causes sont d’origine pré-natales ou post-natales :

  • Grossesse non suivie, stress, mère alcoolique ou mauvaise hygiène de vie,
  • Lors de l’accouchement, lorsque le travail est trop long, l’enfant rentre en souffrance cérébrale,
  • Terme dépassé ou accouchement pénible et difficile,
  • Répétition de crises d’épilepsie dès le bas âge entraînant une défaillance du système nerveux.

Il y a aussi des facteurs génétiques qui sont souvent en cause comme c’est le cas de la trisomie 21. Il faut donc faire des consultations pré-natales le plus tôt possible, faire bien suivre sa grossesse et consulter immédiatement dès que l’enfant présente certains signes ou une croissance qui diffère de la normale.

Le parcours de ces enfants héros

Ils sont appelés enfants héros plutôt qu’handicapés. Même si cela ne change pas grand chose à leur état, c’est un moyen de les valoriser et de faire comprendre à tout le monde qu’ils sont tout simplement comme nous.

Ils ont entre 0 et 18 ans, accompagnés de leurs parents au quotidien, ils se battent pour être autonomes un jour. A travers le documentaire, nous avons suivis le parcours et l’évolution de Paul-Isaac, Olivia, Mélissa et Jean-Baptiste.

Ils font preuve d’un grand courage et les parents sont à féliciter. Olivia, atteinte de trisomie 21 qui n’arrivait à rien faire peut maintenant tenir une maison, faire diverses tâches et avoir une conversation où elle arrive à se faire comprendre. Tout ça grâce à l’aide spécialisée qu’elle a reçu dans les centres de réinsertion.

Jean-Baptiste, atteint d’IMC, a trouvé grâce au sport un moyen de s’ouvrir, de s’affirmer et surmonter sa maladie au quotidien. Il a même été médaillé aux jeux nationaux Ivoiriens.

M. Baldé avait son enfant qui ne pouvait ni marcher ni s’asseoir, il le mettait au dos chaque jour afin de le conduire au centre. Aujourd’hui, l’enfant arrive à marcher. Il a dû surmonter les regards et les insultes. Il a déclaré : « plus j’entends les gens critiquer et se moquer de mon enfant, et plus l’amour que j’ai pour lui augmente. » J’avoue que là j’ai versé une larme, toute petite.

Entre séances de réeducation et d’aprentissage, éducateurs spécialisés et visites médicales, ces héros essaient de surpasser leurs déficiences.

Les méthodes utilisées pour améliorer la vie de ces enfants

L’avancée de la médecine a permis de pouvoir détecter ces cas plutôt afin d’entamer un traitement. Après l’évaluation de la situation de l’enfant, le traitement est d’abord éducatif ou réeducatif, avant de penser aux médicaments ou autres. Il passe par des jeux, par la parole et des activités pour améliorer les relations sociales.

Le traitement se fait en quatre approches :

  • Psycho-motrice, qui consiste à faire faire toute sorte de mouvements à l’enfant dans le but d’oxygéner au maximum son cerveau,
  • Cognitive : avec l’aide d’éducateurs spécialisés, les enfants se livrent à plusieurs jeux éducatifs dans le but d’apprendre et de développer leur esprit,
  • Ortophonique : les enfants apprennent à prononcer et à émettre correctement différents sons,
  • Psycho-sociale : cette approche se focalise sur les relations sociales et a pour but de permettre aux enfants de socialiser.

L’un des objectifs majeurs recherché lorsque les parents se tournent vers les centres spécialisés, c’est l’autonomie de leurs enfants et que ceux-ci arrivent à reprendre le chemin de l’école un jour. Lorsque c’est fait, les parents, les thérapeutes et l’école ont chacun leur rôle à jouer afin que l’enfant puisse garder un équilibre et continuer à faire des progrès.

Il faut aussi une assiduité des parents aux diférentes séances de réeducation.

Détection, sensibilisation et centres spécialisés

Lorsque les cas sont détectés assez tôt, il y a plus de chance pour que les lésions soient moindres et mieux traitées. Raison pour laquelle il faut une sensibilisation massive afin d’informer le maximum de personnes.

Il ne faut plus cacher les enfants et il faut que les parents les envoient vers des spécialistes, afin que les prises en charge soient faites au plus vite. Certains parents n’y vont pas parce qu’ils pensent que les coûts sont exorbitants, alors qu’il y a des prix sociaux qui sont pratiqués.

Les parents ne doivent pas avoir peur ou honte. Ils doivent au contraire surmonter le regard des autres afin d’aider leurs enfants.

Il existe 36 centres spécialisés en Côte d’Ivoire, dont huit à Abidjan. Les autres sont répartis sur tout le territoire. Les centres, au travers de leur soutien et accompagnement, visent principalement l’autonomie et la socialisation des enfants.

Ils essaient aussi de stimuler les enfants afin de réveler des talents cachés et de les réinsérer dans la société. Parmi les plus connus à Abidjan nous avons :

  • L’Institut National de la Santé Publique à Adjamé (Abidjan),
  • La Page Blanche,
  • Le Centre la Colombe,
  • Centre Hospitalier de Yopougon.

Il existe aussi un manuel de guide et de suivi afin d’apprendre aux personnels adaptés les différentes techniques pour prendre soin des enfants.

Petits conseils d’un parent d’enfant héros à d’autres parents 

  • Ne pas avoir honte de son enfant,
  • Éviter de reporter l’handicap de son enfant sur soi,
  • Ne pas avoir peur de sortir l’enfant en public,
  • Éviter de mettre des différences entre vos enfants,
  • Ne pas se replier sur soi-même,
  • Chercher des centres spécialisés.
Boy handicapés, Public Domain Pictures

Les préjugés et stigmatisations doivent cesser, les regards et discours peu encourageants dovent s’arrêter. Il faut exposer ce problème, en parler aux populations pour que les rejets et sacrifices de ces enfants cessent. Le combat n’est pas facile et certains parents sont désorientés, démunis et s’enfoncent dans le désespoir. Nous povons faire quelque chose, ne serait-ce qu’en allant visiter certains de temps en temps ou en faisant des dons.

Ils ont droit à une vie, tout simplement parce que ce sont des êtres humains. Alors agissons maintenant.

 

Source : « Note d’Espoir »

Voir le site Enfant-different.org

Partagez

Auteur·e

stellabazar

Commentaires

KONE
Répondre

j'ai entendu quelqu'un dire ceci:" un enfant est un investissement alors pourquoi investir sur un enfant qui ne servira a rien, a limite c'est peine perdu". il faut avoir passer du temps avec ses enfants pour comprendre qu'ils ont aussi quelque chose a donner. ils sont parfois doué d'une intelligence qui ne dit pas son nom. les préjugés et critiques non fondés nous éloignes de ce qui est essentielle dans la vie: l'amour et l'acceptation du prochain. Tout est un mais tout et divers.

Anita
Répondre

Bien dit .

Anita
Répondre

Merci Stella pour cet article enrichissant et surtout pour le témoignage de Mr Balde.
Même si ta très petite larme valait une pluie legère qui donne rhume .
Ces enfants ont besoin de compréhension et de patience.
Parfois ils n'ont même pas conscient qu'ils portent un handicap.
C'est la société qui les contraints à rester cachés .
Ils sont sur une page blanche !
Mais une page blanche n'est pas lisible puisque rien n'y est.
Une page blanche est fort négligeable ...

Ce film est un appel à la responsabilité et la prise de conscience du fait que les différences font la force.