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Ma lutte contre la dépression

La Dépression

Ce sont plus de 300 millions de personnes qui souffrent de dépression dans le monde et près de 800 000 personnes qui se suicident chaque année.

J’ai envie qu’on parle d’une maladie subtile et dangereuse qui touche de plus en plus de personnes, peu importe la couleur de peau. J’ajoute ce détail parce que, malheureusement, en Afrique, elle est considérée comme une chose de « blancs ». À la limite comme un mythe. Arrêtons de croire que la dépression est une invention sortie d’un conte de fées, sinon nous risquons de perdre nos proches, sous nos yeux et sans rien comprendre à l’histoire.

J’ai fait des recherches sur cette maladie, pour en comprendre les causes et bien évidemment pour trouver une solution. Mais quand la réalité de cette maladie te frappe, crois-moi, tu oublies tout ce que tu as pu lire ou apprendre sur elle.

Je l’ai rencontrée étant très jeune.

Tout de suite, je n’ai pas compris ce que c’était. Je n’ai même pas su qu’elle avait un nom aussi déprimant. Mais je savais juste que ce n’était pas normal d’être dans cet état. Je savais que ces plaquettes de médicaments de différentes couleurs étaient en bien trop grand nombre pour une simple maladie. Je savais par-dessus tout que ces seringues toujours suivies d’un soudain et profond sommeil n’étaient pas normales.

J’ai vu la dépression. Et elle n’a pas de visages. Elle est calme, silencieuse, violente, destructrice. Et aucune de ces formes n’est meilleure que l’autre car les dégâts sont tous les mêmes : horribles.

Quand je pense à la dépression, je pense d’abord à la peur.

Parce que je pense à ceux qui doivent essayer de rattraper tous les morceaux et les recoller lorsque la tempête sera passée. Mais il faut aussi canaliser cette tempête pour qu’elle passe, collecter les morceaux pour ne pas avoir à les enfermer dans une boite. Je pense à ceux autour qui ne savent que faire ni où donner de la tête. Tout a été fait et tout est à refaire. Il faut être patient. On n’a pas d’autre choix quand il faut rester juste à côté des heures pour que la personne retrouve ses esprits. Il n’y a pas d’autre choix, lorsque la nuit, il faut garder un œil ouvert pour être sûr que la personne ne commette pas l’irréparable. On n’a pas d’autre choix quand on veut que la vie triomphe.

Je vais maintenant vous parler de la personne en question.

J’ai envie de vous dire que je ne sais pas exactement ce qu’on ressent lorsqu’on est atteint de dépression. Mais ça serait vous mentir, et je veux être honnête. Je l‘ai vue de loin, de près, d’encore plus près et même de l’intérieur..

Déjà la personne vit dans un monde diamétralement opposé. Ce qui lui paraît logique et sensé est totalement insensé dans notre monde. Elle n’a plus aucuns repères, plus aucun appui, tout est flou et confus. Elle ne sait plus à quoi s’accrocher, le monde lui tombe littéralement sur la tête et elle ne peut plus se fier à personne, ni à elle, ni à ceux qui l’aiment plus que tout. Ça fait mal.

Elle est excessive, se renferme sur elle. Et c’est là qu’on doit être vigilent, parce qu’on a  pas accès à ce qui se passe dans sa tête. On n’entend pas les voix qui au lieu de la bercer, la malmènent. D’autres ont la chance de trouver la force au milieu de tout ce désordre et de faire taire toutes ces voix malsaines. Mais tout le monde n’a pas ce potentiel et cette grâce. C’est là que notre voix doit retentir. C’est là que nous devons user de bonnes paroles, réconfortantes, emplies d’amour et être patients.

La dépression n’est pas un truc de blanc

J’aurais compris au travers de la dépression que l’amour vient à bout de tout. Au-delà de toutes les thérapies, des soins et des médicaments, rien ne sera autant efficace sans la chaleur, l’affection et le soutien d’un proche patient. Il faut de l’amour, beaucoup d’amour. N’hésitez pas à les noyer sous une tonne d’amour et à leur dire à quel point ils sont exceptionnels, uniques et que vous les aimez.

La dépression n’est pas un truc de blanc. Ce n’est pas parce que ça ne vous arrive pas que cela n’existe pas. Ce n’est pas parce vous êtes mentalement trop forts pour résister à ses griffes que les autres ne doivent pas y succomber. N’en ayez pas hontes, parlez-en à vos proches, dites que vous souffrez. Ouvrez vos yeux, soyez à l’écoute de vos proches afin de ne pas passer à côté de leurs appels à l’aide. Dites que vos proches souffrent, ne les cachez pas.

Surmontons cette maladie en nous aimons vivants.

 

Pour en apprendre plus : 

https://www.la-depression.org/comprendre-la-depression/la-depression-en-chiffre

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/depression

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Auteur·e

stellabazar

Commentaires

Bernier-Barbé Béatrice
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Bonjour Stella et merci à vous pour ce billet très bien écrit sur la dépression, un sujet que finalement peu de personnes osent abordées, qui plus est lorsqu'elles l'ont vécu de près. Je partage votre point de vue sur le chemin de la guérison: il est nécessaire d'y aller à grands coup d'Amour. La personne doit se sentir entourée, indispensable aux yeux de ceux qu'elle aime et précieuse. La dépression est une maladie (souvent chronique) qui peut toucher n'importe quelle âme. Elle ne prend pas en considération la couleur de la peau ou le genre (parce que la dépression chez les hommes est également un sujet tabou dont on parle très peu). Elle fait souffrir aussi bien la personne touchée que l'entourage proche. Concernant la prise de médicaments (ou pas), je pense que c'est un autre débat, et personnellement, je ne suis pas pour, bien que je puisse comprendre qu'à un moment donné le mental ait besoin d'être mis sur pause. Mais aux cachets, je préfère les plantes, comme le Griffonia par exemple dont encore trop de personnes ne connaissent l'existence. Cette plante, qui pousse en Afrique de l'Ouest, a des vertus anxiolytiques. Elle permet de réguler l'humeur et le sommeil en agissant sur la fabrication de notre sérotonine. Elle est une excellente alternative aux produits de synthèse. Mais comme elle coûte bien moins chère que les neuroleptiques et qu'elle ne provoque pas de dépendance, on la passe souvent sous silence. Belle journée à vous. Cordialement.