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Les points forts du discours d'Emmanuel Macron à Ouagadougou

Le mardi 28 novembre 2017 marquait le début de la tournée Africaine d’Emmanuel Macron. Ce premier discours dans un amphithéâtre rempli d’étudiants Burkinabés était très attendu. Et croyez moi, personne n’a été déçu.

 

On commence à s’y habituer, après chaque intervention d’Emmanuel Macron sur l’Afrique, il y a polémique. On se souvient tous de son fameux discours « civilisationnel ». Entre indignation et consternation, les émotions ont vite pris le dessus, empêchant ainsi un bon nombre de vraiment analyser ce discours.

Je me suis donc donnée la lourde tâche d’écouter ce discours en entier (presque) et de donner mon avis. Après tout c’est mon blog !

Le discours

Tout avait pourtant bien commencé. Un bel hommage à Thomas Sankara très finement choisi (tellement basique) mais qui a eu le résultat escompté (émotion dans la salle). Le président a reconnu les crimes de la colonisation, j’ai tout de suite remarqué cette façon de s’identifier à son audience afin de mieux se l’approprier « comme vous, je n’ai pas connu la colonisation ».

Il a ensuite parlé de démocratie et d’État de droit. J’ai aussi remarqué que mes frères ont tendance à se sentir inférieurs dès qu’il se retrouvent en face d’un occidental. Les étudiants applaudissaient à tout bout de champ sans aucune raison valable. Mais ce n’est qu’un détail.

Allons à l’essentiel

Son discours était très cru et réaliste, il n’a pas cherché à embellir les choses. Il a tout simplement mis les Africains devant les faits et les réalités vu que tout seul nous n’y arrivons pas.

Il a parlé de l’avenir de l’Afrique, il a dit qu’il venait écouter la jeunesse partout où elle se trouvait et aussi « proposer d’inventer une amitié pour agir » (je n’ai pas trop compris ce dernier point).

Le président a aussi fait une liste des « périls de l’Afrique »

  • Le terrorisme

Il a rappelé les différentes attaques qui avaient eues lieu aussi bien en Europe qu’en Afrique.

  • Les conflits politiques

Il a mentionné les conflits intérieurs, le problème de la démocratie en Afrique, vous savez, ces présidents qui font 38 ans de règne sans partage, qui changent la constitution comme si c’était un simple emploi du temps ou encore ceux qui aiment bien faire des coups d’État.

  • L’obscurantisme

J’avoue que là, j’ai un peu tiqué. Selon le président, l’emprise de l’extrémisme religieux est bien plus redoutable que le terrorisme lui-même et qu’il détournerait de la foi. Il a proposé de faire barrage à l’extrémisme religieux et à le combattre.

  • L’éducation

Un point crucial que j’ai adoré. Il a insisté sur l’éducation de la jeune fille et a affirmé qu’il soutiendrait tous ceux qui rendront la scolarité des jeunes filles obligatoire. Il a parlé d’octroyer plus de bourses aux jeunes filles et d’avoir des jeunes femmes qui seraient libre de choisir leur avenir.

  • La démographie

Rires et murmures dans toute la salle, le président lui aussi rigole, on comprend pourquoi.

Mais c’est un point central et comme l’a dit Emmanuel Macron « ne pas en parler, c’est irresponsable ».

Il a dénoncé le mariage des filles à 13 ou 14 ans qui ensuite se retrouvent avec plus de cinq enfants alors que cela n’est aucunement leurs choix.

Nous devons y remédier parce que l’Afrique d’ici 2050, ça sera « 450 millions de jeunes à insérer dans le marché du travail ».

  • Il a aussi parlé d’égalité hommes et femmes, de santé, de changement climatique et de mobilité des étudiants et des travailleurs.

Je retiens que comme tout bon politicien, Emmanuel Macron sait jouer avec son public et étudier sa cible.

En bonus : Top 5 de mes phrases préférées du discours

  1. Le président de la République Française n’a pas à expliquer dans un pays Africain comment on organise la Constitution, les élections ou la vie libre de l’opposition. (Vous voyez un peu la subtilité ou pas ? )
  2.  Posez vous bien la question, partout vous avez sept ou huit enfants par femmes. Est-ce qu’à chaque fois dans chaque famille vous êtes bien sûrs que c’est le choix de cette jeune femme ? Je veux partout en Afrique qu’une jeune fille puisse avoir le choix de ne pas être mariée à 13 ou 14 ans et commencer à faire des enfants.
  3. Interrogez vous sur le sous-jacent psychologique qu’il y a derrière votre interpellation. Vous me parlez comme si j’étais toujours une puissance coloniale. Mais moi je ne veux pas m’occuper d’électricité dans les universités au Burkina-Faso. C’est le travail du président.
  4. Il ne faut pas avoir des discours simplistes sur des questions compliquées (en parlant du FCFA). N’ayez pas sur le FCFA une approche bêtement post-coloniale ou anti-impérialiste.
  5. Et en Libye qui sont les trafiquants ? Posez-vous quand même la question. Vous êtes incroyables, jeunesse Africaine. Ce ne sont pas des Français qui font les passeurs en Libye. Il y a des Africains qui esclavagisent d’autres Africains et des Européens qui en profitent.
  6. Je ne sais pas dans quelle filière vous êtes mais à mon avis si vous faites histoire, il va falloir bosser dur pour la fin de l’année.  (Fallait que je rajoute cette dernière phrase).

 

Ce fut un très beau discours qui a mis en lumière les lacunes de l’Afrique. J’espère que l’Afrique elle même saura y apporter ses propres solutions.

J’ai hâte d’entendre les prochaines interventions du président durant cette tournée Africaine.

 

Mes sources :

https://www.rfi.fr/afrique/20171129-burkina-faso-france-emmanuel-macron-discours-president-francais-tournee-africaine

https://www.youtube.com/watch?v=3T33hf-nMm8&t=460s

https://www.youtube.com/watch?v=UXpJ8t-a0lQ

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Auteur·e

stellabazar

Commentaires

Ahinon Sègbédji Justin
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Je viens de tomber sur cet article, et par la même occasion sur ton blog, et là, je suis .
J'ai beaucoup aimé l'ironie dans le texte, la façon positive dont tu reprends les propos sans les dénaturer ou les mettre hors de leur contexte.
Félicitations.

Stella Attiogbe
Répondre

Oh merci beaucoup :). Contente que tu aimes.