Dès que j’entends vulnérabilité, je pense à faiblesse, nudité, peur, rejet. Mais étrangement, j’ai toujours pensé que la vulnérabilité était synonyme d’authenticité. Une façon d’être, que très peu de personnes pouvaient présenter et assumer.
Dans Le pouvoir de la vulnérabilité, la chercheuse américaine Brené Brown nous la dévoile sous sa forme la plus simple et la plus vraie. Elle parle du fait d’aller « dans l’arène » et de se souvenir que l’on n’est pas tout seul.
Le livre est inspiré du discours de Théodore Roosevelt intitulé « Citoyens de la République » et souvent baptisé « L’homme dans l’arène ». Il nous incite à nous montrer et à « beaucoup oser ».
Finalement, être vulnérable c’est être soi-même, tout simplement. Parce que prétendre être ce que l’on n’est pas est beaucoup trop risqué et coûte cher.
Déconstruire les mythes de la vulnérabilité
Une des choses marquantes dans Le pouvoir de la vulnérabilité, pour moi, c’est la déconstruction des mythes autour de cette émotion. Ainsi, on voit quatre mythes sur lesquels étaient fondés la vulnérabilité, partir en fumée, pour notre plus grand bien !
Mythe 1 : La vulnérabilité est de la faiblesse
L’auteur nous dit que la vulnérabilité n’est ni bonne, ni mauvaise. C’est ressentir tout simplement. Le fait que plusieurs personnes la nie ou s’en éloigne est dû au fait qu’elle a longtemps été assimilée à des émotions négatives telles que la honte, la peur, ou le rejet.
Je définis la vulnérabilité comme l’incertitude, la prise de risque, l’ouverture émotionnelle.
Brené Brown
Et à la question, « qu’est ce que la vulnérabilité ? », voici des éléments de réponses de quelques personnes interrogées :
- Avoir une opinion impopulaire
- Dire non
- Démarrer ma propre affaire
- Montrer quelque chose que j’ai écrit ou peint
- Tomber amoureux
- Appeler une amie dont l’enfant vient de mourir
- Tomber enceinte après trois fausses couches
- Demander pardon
- Avoir foi en l’avenir
Et pour vous, c’est quoi la vulnérabilité ?
Mythe 2 : La vulnérabilité et moi, ça fait deux
On ne peut pas chosir d’éviter la vulnérabilité. Elle est tout autour de nous, et se retrouve dans l’incertitude, le risque et les émotions du quotidien. Brené Brown nous dit que « la vie est vulnérable ». On ne fait pas le choix d’éprouver de la vulnérabilité, c’est plutôt la façon dont nous réagissons à nos expériences quotidiennes qui est en réalité notre choix.
Mythe 3 : La vulnérabilité c’est tout dire
Faux. Et démystifier cette affirmation peut se résumer à cette phrase « La vulnérabilité consiste à faire part de ses sentiments et de ses expériences à ceux qui ont gagné le droit de les connaître. »
L’autrice va même plus loin en disant que tout partager avec tout le monde est en fait une façon de se protéger de la vulnérabilité réelle. Et la notion de confiance entre en jeu. C’est seulement de cette façon que nous pouvons être entièrement vulnérable avec ceux qui auront « réussi le test ».
Mythe 4 : On peut faire cavalier seul
La vulnérabilité ne peut se développer dans la solitude, on a besoin de l’autre, de confrontation et d’échanges. C’est un peu comme une armure de se dire qu’on est mieux seul et qu’on a besoin de personnes. Et elle se forge souvent lorsqu’on veut tout contrôler ou que le regard des autres ou leurs remarques peuvent nous atteindre. Et pour empêcher cela, on coupe les ponts, on s’isole.
L’une des solutions est de lâcher prise, tout simplement, et de se souvenir que ceux qui nous aiment sont les seuls dont l’avis compte, et ils seront toujours là pour nous. Faire tomber cette armure permet de « se connaître et de se faire connaître. »
Beaucoup oser, encore et encore
Si je devais retenir une seule chose de ce livre, ça serait ça. Oser se montrer, oser essayer, oser être, tout simplement.
Nous vivons à une ère qui nous renvoie constamment une image de perfection. Comment être ou se comporter, comment s’habiller, quelle carrière suivre ou comment éduquer ses enfants Bref, on tend à rentrer dans un moule et on finit par oublier la chose la plus simple et importante : être soi, être vrai.
Ce livre vient nous rappeler d’assumer notre vulnérabilité. On ne doit pas la considérer comme un défaut ou un désavantage, au contraire, elle est une force. Et lorsqu’on lui permet de s’exprimer et de se manifester sans peur, elle nous permet d’être une lumière et de nous connecter aux autres de la façon la plus sincère et de pouvoir les aider. Et c’est exactement ce que Brené Brown à réussi à faire avec Le pouvoir de la vulnérabilité.
Et il y’a un chapitre impressionnant sur la honte, que tout le monde devrait lire.
En plus d’être intelligemment bien écrit, la mise en page du livre facilite la lecture. Les espaces laissés, les différents jeux de police utilisés, et les paragraphes, en font une lecture agréable et aérée.
Nombre de pages : 300
Note : 8,8/10
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