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Le Ventre de l'Atlantique, de Fatou Diome

Première de couverture du livre Le ventre de l'Atlantique de Fatou Diome
Le ventre de l’Atlantique de Fatou Diome

A première vue, ce roman ne vous dira rien du tout. Vous lirez la quatrième de couverture et les choses ne seront pas plus claires. Mais vous le savez, il ne faut pas juger un livre par sa couverture. Alors, regardons de plus près ce premier roman de Fatou Diome, écrivaine sénégalaise, paru en 2003.

Parlons de l’oeuvre

Ce n’est pas un énième roman sur la migration clandestine. Ne vous attendez pas à des récits de jeunes africains entassés dans des cales puantes sur un bateau qui finira par chavirer au large des côtes de la Sicile. Je le dis parce que c’est ce à quoi je m’attendais quand j’ai reçu « le Ventre de l’Atlantique ».

Au lieu de ça, vous découvrirez l’histoire de Sallie, jeune femme qui vit en France.

Allô ? C’est moi Madické, c’est là presque toute la relation entre Salie et son demi-frère. Ce dernier est un fan inconditionnel de foot et de l’équipe nationale d’Italie. Il ne jure que par Maldini, ancien joueur de l’époque et rêve de devenir une star du football. Il oblige ainsi sa sœur à regarder chacun des match de son équipe afin qu’elle puisse lui raconter les détails après, au téléphone.

On suit donc deux univers. Celui de Sallie à Strasbourg avec sa vie loin d’être aussi facile et glamour que ce que pense sa famille restée dans son pays natal.

Et il y’a Madické, sur l’île de Niodior. Avec ses camarades, ils s’entraînent au foot et ne rêve que d’une seule chose: rejoindre Sallie en France.

Les vies et rêves s’emmêlent, et le cocktail est une histoire qui regroupe différentes figures de la société africaine. D’une part, on a Sallie et Ndétare, le vieil instituteur. A eux, ils représentent une afrique contestataire qui refuse de se faire bercer par un eldorado illusoire. Ils vont ainsi tout donner afin d’empêcher les jeunes gens de rejoindre l’Europe à tout prix.

De l’autre, on a ceux qui ont cru jusqu’au bout que l’herbe était plus verte ailleurs. Ceux-là refusent encore d’ouvrir les yeux même après le réveil brutal, une fois la France atteinte. L’homme de Barbès, personnage du livre ayant vécu en France, a préféré taire toutes ses galères. De retour aux pays, il se contente d’exhiber la somme qu’il a pu amasser difficilement.

Mon avis sur Le Ventre de l’Atlantique

Fatou Diome nous parle honnêtement de ce que peuvent ressentir « ceux qui partent ». Entre crise identitaire, solitude et racisme on a un aperçu de cette vie en occident qui n’est pas si rose que ça.

Le roman dépeint avec beaucoup d’humour et de tragédie l’attachement du peuple sénégalais aux marabouts. Aussi, les mariages forcés, la pression mise sur les aînés de famille pour réussir là où le père a échoué

La sensibilisation au fléau de la migration clandestine est aussi très présente dans l’ouvrage. On la ressent à travers l’histoire de Moussa, les mises en garde de Ndétaré et le refus catégorique de Salie face à l’obstination de son frère. Fatou Diome nous fait comprendre que partir loin de chez soi, pour un hypthétique meilleur avenir n’est pas toujours la meilleure chose à faire.

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Auteur·e

stellabazar

Commentaires

Magloire
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Merci Stella
Beau résumé
J'ai lu ce livre la semaine dernière et je n'ai pas eu le temps de faire un résumé.
Ton résumé et ton ressenti son miens.
Merci

Stella Attiogbe
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Merci beaucoup à vous d'avoir lu l'article. C'est le livre qui est excellent !