Stella Attiogbe

Enfants de nos cieux (aventure Mondoblog)

 

C’est ici que tout commence, cette belle aventure Mondoblog.

Un jour que je surfais (je sais ce mot fait vieux jeux) sur Facebook, je vis que les inscriptions à la saison 6 de Mondoblog étaient finalement ouvertes. Alors, armée de mon courage et de mes mots je décide d’y participer. Je découvre alors les différentes options.

Visiblement intriguée (par le thème), je me suis levée pour regarder par la fenêtre.

J’aperçus alors une décharge d’ordures vaste et noire, où s’empilaient toutes sortes de déchets. Mon regard s’est attardé sur ces enfants qui au lieu d’être à l’école étaient debout au milieu de ces ordures. À la recherche d’objets à revendre dans ce qui était pour eux une mine d’or, ils sont.

J’ai ensuite vu une femme enceinte, presqu’à terme, qui n’en était pas en reste. La voir courbée, sous ce soleil, au milieu de cet amas toxique pour elle et son bébé, sans aucune protection m’a choquée.

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©UNICEF

Délaissant les ordures, j’ai tourné le regard vers ce qu’on appelle « une casse » dans mon pays, la Côte d’Ivoire. C’est une décharge sauf qu’on y vend des pièces détachées mécaniques. Non cet endroit ne devrait en rien ressembler à une décharge. Non il ne devrait pas y avoir d’enfants sales marchant sans chaussures et y travaillant. Oui on devrait être capable de voir le sol, pas une boue noire et des flaques d’eau stagnantes. Et oui cet endroit devrait être propre et avec des canalisations en bon état.

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©UNICEF

Misère pour misère, je vis le marché qui était juste à côté.

Mes yeux se sont tout de suite posés sur un vieillard qui mendiait, apparemment aveugle vu qu’il tenait l’épaule d’une fillette qui le devançait. J’ai imaginé la distance parcourue et je me suis demandée si cette fillette ne préférerait pas être à l’école.

Que vois-je ? Encore des enfants, qui poursuivent des dames venues faire leurs achats pour qu’ils puissent les porter sur leurs têtes. Ils répètent tous cette phrase « tantie, bagage ». D’autres ont eu la chance d’avoir des clientes, je les vois crouler sous le poids des provisions, avec les mains levées pour mieux les faire tenir. Mais ils sont plutôt  satisfaits car ils auront au moins de quoi s’acheter du pain pour la journée. Ils ont entre 7 et 15 ans…

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©UNICEF

Mes yeux étaient maintenant dans les rues que j’emprunte habituellement avec des enfants faisant la manche. Ils sont dans des vêtements qui ne sont visiblement pas à leurs tailles mais c’est le dernier de leurs soucis. Ils sont sales, mal entretenus, pas scolarisés, affamés. Le plus souvent à la recherche d’une âme généreuse. Certaines personnes leur donnent des pièces ou les ignorent. Tout dépend de la chance qu’ils ont en ce jour.
D’autres enfants préfèrent vendre dans la rue, littéralement. Ils sont au milieu, entre deux files de voitures, passant entre elles. Courant, se présentant aux vitres les mains chargées de divers objets.

Il y a aussi ces petits « cireurs de chaussures » que je vois.

Munis de leurs sacs à dos qui malheureusement ne contiennent pas des manuels scolaires, mais plutôt des outils et produits qui servent à l’entretien des chaussures.
J’ai voulu voir autre chose. Mais j’ai encore vu des enfants, cette fois en tenue scolaire. Ma joie fut grande mais de courte durée lorsque j’ai réalisé les kilomètres qu’ils avaient à parcourir pour atteindre leur école et pour en revenir. École qui n’a ni eau, ni électricité.
Finalement j’ai vu deux filles, assises dans la cour d’un village de Korhogo (Ville de Côte d’Ivoire), je les ai longuement regardées et j’ai compris. J’ai su que ces fillettes n’auraient jamais le droit d’aller à l’école, j’ai compris qu’elles se feraient exciser. Et qu’elles seraient données en mariage contre leur gré dans quelques années, j’ai aussi compris qu’elles n’auraient comme choix que de vivre une vie que d’autres auraient tracée pour elles, j’ai compris qu’elles n’auraient jamais de rêves et que même si elles en avaient, elles les refouleraient loin parce qu’ils sembleraient irréalisables.

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Du haut de ma fenêtre, je n’ai pas vu que des enfants.

J’ai aperçu des hommes et des femmes se battant pour nourrir leurs familles chaque jour. Mes yeux ont aussi croisé des jeunes se prenant en charge eux-mêmes et luttant pour réaliser leurs rêves. J’ai vu une révolution qui est en marche. Mais je me suis attardée sur ces enfants parce qu’ils ne peuvent pas s’en sortir tout seul, ils ont besoin de vous, de nous.
En écrivant ces lignes, je me suis levée pour regarder par ma fenêtre et en face je n’ai vu qu’un bâtiment en construction. J’ai alors décidé de regarder par la fenêtre de mon âme, de mes souvenirs, de mes rencontres, de mes voyages, et de mon quotidien. J’ai alors aperçu ces personnages qui ont beaucoup à offrir, si seulement on décide de leur donner un petit coup de pouce afin qu’eux aussi, puissent un jour regarder par leurs fenêtres et en faire de même.


Le leadership est-il la nouvelle tendance en Afrique ?

Le leadership occupe bien des débats.

J’ai réalisé que dans mon entourage, un peu tout le monde commençait à s’autoproclamer « leader » ou à faire croire qu’il ou elle possédait cette caractéristique qui est le  » Leadership « . Chose qui m’a intriguée et m’a poussée à non pas me pencher mais à m’incliner sur le sujet. Quelques recherches plus tard, me voilà, pianotant sur ma tablette.

Avec des centres de coaching ou de leadership qui poussent comme des mauvaises herbes, le leadership est très en vogue en ce moment. Il est revendiqué de tout côté, par tout le monde et il est clamé par des gens mêmes qui ignorent ce que c’est.

Petit rappel : Le leadership est le « processus par lequel une personne influence un groupe de personnes pour atteindre un objectif commun. »Peter NORTHOUSE, Leadership – Theory and Practice, Sage).

On voit tout de suite que c’est un processus, et que ce n’est pas quelque chose qui se fait par hasard. Deux points majeurs:

  1. Il faut être capable de pouvoir rallier plusieurs personnes, de créer une cohésion et de les pousser à se dédier à une cause commune.
  2. Il faut un but qui soit partagé, une confiance à double sens et tout cela doit se faire sur une période limitée. On ne peut pas exercer son leadership à vie, la preuve on meurt tous !
  • Pourquoi tout le monde veut être leader ?

     

Mot leadership au scrabble
Leadership

Vous me répondrez « soyez à la tête et non à la queue » ! Et je vous répondrais que pour être à la tête il faut aussi avoir la tête bien pleine… Bref !

Cette question trouve sa réponse dans le fait que de plus en plus de personnes recherchent une certaine reconnaissance.  Elles aiment être admirées ou même félicitées, quitte à brûler les étapes. Notre monde est devenu très visuel et chacun veut son quart d’heure de gloire. Tout le monde voit en le leadership, un tremplin ou comment utiliser les autres pour arriver au sommet. Or, un vrai leader:

“c’est celui qui aide les autres à s’améliorer, il les pousse vers le sommet avec lui. Ce n’est pas quelqu’un qui se sert des autres pour rester tout seul au sommet ».

Cependant, personne ne veut être en retrait. Mais toute personne qui a une fois fait des recherches sur le leadership saura que le véritable leader où le faiseur d’idées n’est pas toujours celui qui est mis en avant. C’est celui-là qui sait rester dans l’ombre et tirer au mieux les ficelles…

  • Mais c’est quoi un leader ? 

     

Nelson Mandela, Martin Luther King, Winston Churchill, Margaret Thatcher, des figures  qui incarnent le leadership selon plusieurs.

Ils ont certes eu à utiliser différentes méthodes, pacifiques pour certains et assez dures pour d’autres. Mais les résultats sont pratiquement les mêmes: réussir à communiquer leur vision à d’autres et les conduire à œuvrer afin de la réaliser et de changer les choses.
Je ne donnerais pas de définition du mot « leader ».  Nous nous attarderons juste sur quelques leçons de Nelson Mandela (1918-2013) afin de mieux comprendre ce thème.
Un leader doit :

  • Avoir une vision claire, une stratégie et être capable de l’expliquer aux autres. 
  • Diriger depuis l’arrière et laisser croire aux autres que ceux sont eux qui contrôlent. 
  • Faire preuve de courage et dissimuler sa peur, car un leader a tous les regards fixés sur lui, et il doit inspirer les autres pour qu’ils dépassent leurs propres peurs.
  • Faire preuve d’humilité. Il n’est pas ici question de rechercher une quelconque popularité, mais de plutôt faire ce qui est nécessaire. Nelson Mandela ne parlait pas de lui et de ses accomplissements, mais il mettait en avant les autres et le travail qu’ils abattaient.
  • Inspirer les autres et tirer le meilleur de ses collaborateurs. 
  • Avoir une volonté d’acier pour inventer le futur, mais pour d’abord transformer le présent.

Et donc ?

Voici résumés, quelques traits que tout leader véritable devrait posséder. Il en existe encore plusieurs autres. Mais peu sont ceux qui en possèdent quelques uns et qui affirment être des leaders.
Loin de moi l’idée de juger ou de critiquer. Je ne fais qu’étayer un fait que j’ai eu à constater dans mon exemplaire quotidien et que cette affirmation de Sobel Aziz N’gom vient corroborer :

« Le concept de leadership est à la fois essentiel et dangereux à mon avis. Essentiel dans le sens où il est à la base de toute action et de tout changement. Et nous le savons, le changement est essentiel à l’évolution des sociétés et à celle du monde. Mais, il peut être dangereux dans le sens où il est maintenant utilisé pour tout et n’importe quoi. Par exemple, on fait croire à des jeunes en 1ère année d’université qu’ils sont des jeunes leaders alors qu’ils n’ont encore rien fait. Le leadership est, pour moi, un état d’esprit, une pratique continue et non un statut. Il doit être au service d’une vision ou d’une conviction. Il doit permettre aux personnes qui le portent de réaliser cette vision en mettant à profit l’ensemble de leurs habilités et atouts, afin de transformer, de faire progresser. « 

        Alors très chers leaders en herbe, vous reconnaissez vous dans certains points ?

Les compétences, les rencontres, la formation, l’expérience et le comportement sont des éléments cruciaux pour ceux qui veulent être des leaders.

Alors prenez (prenons) le temps de la formation, le temps d’apprendre, de faire des erreurs, de tomber, et se relever. C’est ainsi qu’on acquiert les principes fondamentaux et nécessaires du leadership.

Nelson Mandela disait : « Je ne suis pas un Messi, mais un homme ordinaire que des circonstances extraordinaires ont transformé en leader « .

Une autre façon de dire qu’on ne s’impose ou auto proclame pas leader, mais on fait ce qu’on a à faire. Ce qu’on doit faire, et ce qu’on juge être bien et nécessaire pour les autres.

Mais on le fait sans rien attendre en retour, sans espérer lumières ni projecteurs, sans vouloir des applaudissements. On le fait parce qu’on en a la conviction. Et il reviendra aux circonstances et aux personnes qui adhèreront à cette cause de vous ériger au rang de leader.

                                                           Leadershipment Votre 🙂