Stella Attiogbe

COVID-19, la maladie invisible à coronavirus

COVID-19
Femme portant un masque pour se protéger de la maladie à coronavirus, COVID-19 (crédit : Pixabay cc)

Le monde est secoué. Pour une fois tout s’est arrêté, et tout le monde est au même pied d’égalité. La maladie à coronavirus COVID-19 gagne du terrain. Elle fait extrêmement peur et les cas de maladie augmentent, les décès qui y sont liés aussi.

D’où vient donc cette maladie ? Quels en sont les symptômes ? Comment se protéger ? Infos ou intox ? Nous tentons de répondre à ces questions dans cet article.

Les origines du Covid-19

Il faut déjà savoir que la maladie ne s’appelle pas coronavirus, mais plutôt COVID-19 ( même si on s’en fout un peu vu la gravité de la situation). En effet, les coronavirus font partie d’une grande famille de virus qui peuvent causer des maladies allant d’un simple rhume à des infections bien plus graves, telles que le MERS-Cov ( syndrome respiratoire du Moyen-Orient ) et le SRAS-Cov ( syndrome respiratoire aigu sévère ) identifiés il y a déjà plusieurs années.

Les coronavirus ont été découverts pour la toute première fois dans les volailles domestiques et peuvent se transmettre de l’homme à l’animal.

En ce qui concerne le SRAS-Cov2 qui sévit actuellement dans le monde, il a été découvert pour la première fois dans la ville de Wuhan, en Chine. C’est donc de là que le virus s’est propagé au reste du monde. Fin 2019, la maladie est signalée dans un marché d’animaux à Wuhan. On peut donc supposer qu’il a été transmis aux humains qui ont eu à consommer ces différentes viandes animales.

La COVID-19 est donc la maladie infectieuse causée par le dernier coronavirus découvert.

Les coronavirus sont des virus à ARN (acide nucléique) enveloppés, qui provoquent des maladies respiratoires de gravité variable, du rhume à la pneumonie fatale.
Pour en savoir plus, cliquez ici.

Les symptômes

Maladie particulièrement infectieuse, les symptômes quant à eux sont assez simples et apparaissent de manière progressive. Dans la plupart des cas, on remarque une toux sèche, de la fièvre ou une fatigue et, dans les cas les plus graves, une difficulté à respirer. A ces symptômes, peuvent s’ajouter un écoulement nasal, de la diarrhée, des maux de gorge et des douleurs physiques.

Certaines personnes étant infectées peuvent ne présenter aucun symptôme et se sentir bien. Elles portent le virus en elles mais ne le développe pas. On dit qu’elle sont « asymptomatiques » (c’est le cas des bébés, des enfants et de la moitié des adultes contaminés). Mais attention, ces personnes peuvent transmettre la maladie, même si elles n’ont pas de symptômes, elles sont contagieuses !

D’une façon générale, les personnes les plus à risque sont les personnes âgées et celles ayant déjà des problèmes de santé ( hypertension artérielle, problèmes cardiaques ou diabète). Ce sont elles qui risquent d’avoir les plus graves symptômes. En revanche, les bébés et les enfants présentent très rarement les symptômes. Ce sont des porteurs sains du virus, et sont tout aussi contagieux.

Dès que vous faites de la fièvre, toussez et avez des problèmes pour bien respirer, contactez votre médecin. Il vous dira comment réagir (si vous le pouvez, évitez d’aller chez lui pour ne pas contaminer les autres malades présents dans son cabinet médical).

Les moyens de transmission

La maladie COVID-19 se transmet d’une personne à une autre par des sécrétions respiratoires (de toutes petites gouttelettes). Elles sont expulsées lorsqu’une personne tousse ou éternue. C’est la raison pour laquelle il est fortement recommandé de se tenir à au moins un mètre de distance les uns des autres (c’est ce qu’on appelle la « distanciation sociale »). A l’heure actuelle, c’est la meilleure façon connue de se protéger du virus (avec le lavage des mains régulier).

Ces sécrétions peuvent atterrir sur des objets ou surfaces (par exemple le téléphone, la table, le fauteuil, les poignées de portes…). Et en étant au contact de ces objets, on risque d’avoir le virus sur nos mains. Si on se touche ensuite les yeux, le nez ou la bouche avec nos mains, alors on contracte le virus. C’est en effet par les yeux, le nez et la bouche que le virus rentre dans notre corps. Il faut donc absolument éviter de mettre nos mains à notre visage et se laver très régulièrement les mains à l’eau et au savon.

Se laver les mains protège du coronavirus.

Comment se protéger du Covid-19 ?

La méthode la plus efficace est d’abord de rester chez soi autant que possible. Ne sortez donc pas et surtout évitez tout rassemblement. Si vous devez vraiment sortir de chez vous, respectez la distance d’au moins un mètre avec d’autres personnes.

En ce qui concerne les autres méthodes, il faut :
  • Se laver fréquemment les mains ( idéalement toutes les 30 minutes) à l’eau et au savon (pendant au moins 40 secondes) ou avec une solution hydroalcoolique (les deux sont pareillement efficaces). On n’oublie pas de frotter soigneusement toutes les parties de ses mains, en particulier entre les doigts et sous les ongles.
  • Se tenir à au moins 1 mètre de distance des autres afin d’éviter qu’une personne qui tousse ou qui éternue ne vous contamine. On évitera aussi de se toucher, les poignées de mains, les accolades, les embrassades et les salutations un peu trop amicales et rapprochées. On se salue toujours mais de loin !
  • Eviter de se toucher le visage car les mains sont en contact permanent avec des surfaces potentiellement contaminées.
  • Éternuer tout en se couvrant la bouche avec le pli du coude. Ou utiliser un mouchoir à usage unique (on jette ensuite son mouchoir dans une poubelle fermée).
  • Rester chez soi en cas d’apparition de quelques symptômes. S’isoler aussi de ses proches pour ne pas les contaminer et contacter un médecin.
  • Eviter de manger de la viande crue et tout contact avec des animaux sauvages (par contre les animaux domestiques ne sont pas vecteurs du virus)
  • Eviter de fumer et de prendre des antibiotiques, c’est même dangereux. Si vous avez de la fièvre, prenez du paracétamol (par exemple du Doliprane) mais évitez de prendre de l’ibuprofène qui est contre indiqué en cas de COVID-19
  • En cas de fièvre, prenez du paracétamol (par exemple du Doliprane). Mais évitez de prendre de l’ibuprofène qui est contre indiqué en cas de COVID-19. Surtout n’achetez pas de médicaments sur internet. Ce sont des copies de médicaments qui n’ont pas les mêmes molécules, c’est inefficace voire dangereux !
  • Se tenir informé régulièrement des nouvelles informations sur la maladie en vue de mieux se protéger. Choisir des canaux d’information fiables pour éviter les fausses informations ou intox.

Les intox les plus présentes ces jours-ci sur les réseaux sociaux

Le virus ne survit pas face aux températures chaudes et humides : FAUX

Le virus de la COVID-19 peut se transmettre sous les climats chauds et aussi humides. Il se transmet dans absolument toutes les régions. L’Afrique n’est donc aucunement épargnée face à cette pandémie.

Prendre un bain chaud (ou froid) protège de la COVID-10 : FAUX

Ni la chaleur ni le froid ne protège contre la maladie. Ceci n’est donc en aucun cas une méthode de protection.

Manger de l’ail ou du citron nous protège de l’infection : FAUX

L’ail et le citron ont plusieurs vertus et sont excellent pour la santé. Mais le risque d’être infecté n’est pas réduit par leur consommation.

On peut réutiliser son masque après l’avoir lavé : FAUX , FAUX et FAUX

Pour terminer sur une note d’espoir, notons que sur 472.790 personnes infectées dans le monde, il y a 114.911 personnes qui ont pu être guéries (et on compte malheureusement 21,313 décès).

Nous sommes tous ensemble, luttons tous contre cette pandémie. Et si chacun suit les règles, nous nous en sortirons bien plus vite et bien plus forts. 🙂

Sources :

https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/infections/virus-respiratoires/coronavirus-et-syndromes-respiratoires-aigus-covid-19,-mers-et-sras

https://fr.statista.com/statistiques/1101324/morts-coronavirus-monde/


Top 15 des proverbes et expressions nouchi

La Côte d'Ivoire, le pays du nouchi
Côte d’Ivoire, le pays du nouchi
Je suis de retour après je ne sais combien de temps dans la catégorie « Perles ivoiriennes ». Cet article fait donc suite à ces deux magnifiques papiers sur le jargon ivoirien communément appelé « nouchi ».

Cette fois-ci, c’est un top 15 des proverbes ivoiriens ou nouchi. Bien sûr, la liste n’est pas exhaustive. Allons y chap-chap*

Gros coeur mange pas du riz chaud 

Oui, il n’y a pas de ‘ne » qui manque, c’est comme ça chez nous. En gros ça veut juste dire que ta colère ne te mènera pas loin, tu vas redescendre sur terre lorsque tu te seras calmé !

C’est non qui envoie palabre

Pour éviter les longues discussions, pour abréger une conversation ou pour faire taire quelqu’un qui vous demande quelque chose que vous ne comptez pas accepter.

Quand ça va pourrir on va sentir

On ne cache pas bien longtemps un secret, on finira tous par le savoir. Un peu comme ces hommes politiques qui trompent leurs épouses, ça finit toujours par pourrir et par sentir.

La où tu es caché c’est là-bas qu’on dort

Pour prévenir les cachottiers, les plus malins, ceux qui pensent faire leurs affaires au nez et à la barbe de tout le monde.

Tu te joues les dangereux alors que tu es en danger

Se dit de quelqu’un en position de faiblesse mais qui essaie de passer pour un dur.

Son derrière est soudé

Se dit de quelqu’un qui a le bras long, des relations avec des personnes bien placées.

On est ensemble mais on est pas mélangés

Nous n’avons pas les mêmes problèmes encore moins les mêmes moyens financiers.

Yeux connait bagages qui est lourd, c’est bêlard qui fait exprès

Connaître ses capacités et ses forces mais faire semblant de pouvoir en faire bien plus. Les bêlars sont des travailleurs qui transportent de lourdes charges, souvent plus lourdes qu’ils ne peuvent en supporter.

Premier gaou n’est pas gaou, c’est deuxième gaou qui est gnata

Popularisé grâce au très célèbre groupe ivoirien Magic System, ce proverbe veut tout simplement dire qu’ont peut se faire berner une fois, mais pas deux.

C’est l’homme on ne connait pas qu’on appelle Heee

Méfiez fous des apparences, vous ne savez pas à qui vous avez à faire.

Tout près n’est pas loin

Je t’attends au carrefour, tu ne perds rien pour attendre.

Souris même saoulée connait carrefour de chat

Il faut connaître ses limites, savoir là où il faut s’arrêter.

Avoir deux bouches

Se dit de quelqu’un qui ne respecte pas sa parole, qui ment ou qui est hypocrite.

Mettre sur petit vélo

Poser un lapin à une personne, la doubler.

Sans dôhi, dôhi n’est rien

Après des recherches, je ne sais absolument pas ce que cette expression veut dire. Si vous avez des explications, je suis preneuse.

Le nouchi est vraiment une langue complète et bien plus riche qu’on ne le pense !

Vous avez d’autres mots ou expressions ? N’hésitez pas à les partager en commentaire 🙂


Mes 5 lectures de février

Je viens gentiment vous partager mes lectures de Février. De quoi vous inspirer à lire un livre :). J’ai lu des livres assez simples et légers, une relecture et un livre pour les plus jeunes. Chacun transporte un message édifiant.

Bonjour Saint-Esprit, de Benny Hinn

Livre réligieux
Bonjour Saint-Esprit de Benny Hinn

Dans mon challenge littéraire de 2020, j’ai pour objectif de lire beaucoup plus de livres chrétiens. C’est donc naturellement que je suis tombée (à vrai dire, je l’ai piqué à ma grande sœur) sur ce best-seller de Benny Hinn qui a aidé des millions de personnes à améliorer et à reconsidérer leur intimité avec le Saint-Esprit.

J’ai appris de nouvelles choses en le lisant, notamment la simplicité de la relation que Dieu veut avoir avec nous. C’est un excellent livre, à lire et à relire.

Le démon et Mademoiselle Prym, de Paulo Coelho

Le démon et Mademoiselle Prym de Paulo Coelho

Je crois que je suis dans ma phase Coelho. Je compte lire tous les livres de l’auteur (j’en suis à six pour le moment).

Ce dernier que j’ai lu nous parle en gros de la lutte quotidienne du bien et du mal. Le village calme de Bescos reçoit la visite d’un étranger, assez tourmenté. Après un drame, il décide de tester les humains et de découvrir s’ils en ont eux une once de bonté ou si le mal finit toujours par l’emporter sur le bien. Il va donc proposer un étrange marché aux villageois de Bescos. Chantal, l’héroïne principale va hésiter entre les voix de son ange et de son démon.

Alors ce livre n’est pas mal, mais je m’attendais à y retrouver une histoire d’amour unique comme seul Paulo sait nous en écrire. Et j’avoue ne pas avoir très bien compris tous les passages, une relecture s’impose.

Ce que j’aurais aimé savoir avant de me marier, de Gary Chapman

Ce que j’aurais aimé savoir avant de me marier de Gary Chapman

J’ai enfin lu ce livre ! Un moment, j’ai eu l’impression qu’il n’y avait que lui sur terre tant tout le monde en parlait autour de moi. Gary Chapman a écrit un livre magique pour les couples qui veulent sauter le pas et ceux qui l’ont déjà fait, mais qui s’entretuent. Déjà il faut savoir que ce livre est hyper simple à lire, on ne sent pas les pages. Il est divisé en chapitres qui traitent de sujets importants pour les couples. Il aide à remarquer et à comprendre les différences de chacun et à ne pas fermer les yeux sue elles. Gary Chapman nous dit que le plus souvent, l’euphorie de l’amour nous pousse à négliger des aspects de l’autre qui finissent toujours par resurgir. Et c’est ce qui crée les problèmes, une fois mariés.

J’ai particulièrement aimé lire les deux chapitres intitulés « Le fait d’être amoureux ne suffit pas pour construire un mariage heureux » et « Il y a deux étapes dans l’amour ». Les autres chapitres traitent entre autres : du fait de savoir pardonner, de régler les désaccords, de la répartition des rôles, de budget, de la question de la religion au sein du couple, des différents tempéraments, de la famille et de la sexualité. Et ce qui est génial, c’est qu’il y a des exercices pratiques à la fin de chaque chapitre à faire avec son ou sa partenaire.

Gary Chapman est passé maître dans l’art de résoudre les conflits conjugaux et conduire des couples sur la voie du bonheur. C’est un livre très utile pour ceux qui veulent vivre un mariage heureux, loin de l’enfer…

L’elchimiste, de Paulo Coelho

L’Alchimiste

Alors, vous savez forcément que c’est l’un de mes livres préférés (ou pas). C’est un livre à lire au moins une fois, tous les ans. J’en ai déjà parlé, et c’est par ici.

Des livres et des briques, de Sindiwe Magona

Livre qui encourage à un changement positif au sein de nos communautés.
Des livres et des briques de Sindiwe Magona

Ce livre est mon petit rafraîchissement de ce mois de février, le dernier que j’ai lu. Il a été écrit comme s’il était conté par une petite fille, et ça donne l’émotion qu’il faut. C’est l’histoire de Salminta qui fréquente une petite école située dans un bidonville de l’Afrique du Sud. L’école est délabrée, sale et et les enfants n’aiment pas y aller. En plus, les voyous la vandalisent dès qu’ils en ont l’occasion. Les familles vivent dans la misère. Mais l’arrivée d’un nouveau directeur va tout changer.

« Des livres et des briques » nous rappelle à quel point l’implication et l’engagement d’une seule personne peut inciter plusieurs autres à passer à l’action, et à améliorer ainsi une communauté. Le directeur a su motiver les parents au chômage à unir leurs forces et à fabriquer des briques dans l’enceinte même de l’école. Les briques ont par la suite été vendues ou utilisées pour améliorer les maisons délabrées du village. Une action en entraînant une autre, le village s’est fait remarquer. Il a reçu de l’aide d’entreprises notamment des ordinateurs, des livres. Le village a ainsi pu construire une autre école maternelle et amélioré celle qui existait déjà. Une belle leçon d’effort collectif !


Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie, mon coup de cœur

Americanah de Chimamanda Adichie
Americanah de Chimamanda Adichie

Je vais faire la groupie. Je vous préviens. Mon retour sur Americanah risque de ne pas être impartial parce que j’ai trop aimé le lire. Je vais un peu mettre de côté mon esprit critique aujourd’hui, pour être tout simplement une fan qui s’incline devant le talent de Chimamanda.

Découvrons Chimamanda et ses œuvres

Chimananda est une autrice nigériane née en 1977. Après toute son adolescence passée au Nigéria, elle rejoint les Etats-Unis pour y poursuivre ses études.

Après un recueil de poèmes, une pièce de théâtre et des essais publiés, sa carrière littéraire explose lorsqu’elle publie en 2003 son tout premier roman, L’Hibiscus Pourpre ( que je lirai très bientôt).

Son deuxième roman, L’autre moitié du soleil paraît en 2006. Puis il y aura un troisième, Autour de ton cou, en 2009. Et en 2013, elle publie le fameux Americanah dont nous parlerons aujourd’hui.

Ses écrits couronnés de prix prestigieux, et son combat engagé pour la cause des femmes, valent à Chimamanda sa renommée.

Americanah ou Ifemelu, une femme pas comme les autres

Americanah est un terme péjoratif utilisé au Nigéria pour qualifier un Nigérian rentré des Etats-Unis. Il qualifie une personne qui s’est un peu trop américanisée, et qui parle en roulant les « r ». Chimamanda avoue avoir choisi ce titre parce qu’elle le voulait inchangé. Et ce, peu importe le pays où le livre se vendrait. En effet, le mot « Americanah » ne trouve sa traduction dans aucune langue.

C’est le parcours d’Ifemelu (Ifem) qui nous est conté dans Americanah. Le roman s’ouvre sur elle, se rendant dans un salon de coiffure pendant qu’elle se questionne sur sa vie, les gens autour d’elle et son imminent retour dans son Nigéria qu’elle a quitté plus de 10 ans auparavant. C’est une femme intelligente, déterminée et qui s’affirme. Par moment, on a l’impression qu’elle s’auto-détruit et se sabote toute seule.

Elle se souvient alors de son enfance à Lagos, puis de son adolescence entre ses amitiés, son amour de jeunesse, Obinze, et sa tante Uju. Ses parents sont des gens simples, une mère assez dévote et un père plutôt calme qui aime sa famille.

En parallèle, Obinze est introduit. On apprend qu’il a fait fortune entre temps et est maintenant marié et père d’une petite fille.

L’histoire d’amour d’Ifem et d’Obinze est au centre du roman. Treize années se sont écoulées depuis qu’ils se sont faits la promesse de se retrouver très vite après le départ d’Ifemelu pour les Etats-Unis.

Leur amour pourra-t-il résister aux années ? A quel point ont-ils changé ? Les expériences accumulées auront-elles raison d’eux ?

Mon avis sur Americanah

Le roman commence avec un ton sérieux. On pense tout de suite avoir à lire quelque chose de lourd et d’ennuyeux. Mais le ton de vient plus léger, vivace et sarcastique de temps à autre.

On voyage entre passé et présent. Les coupes et sauts dans le temps sont tellement nombreux, mais on comprend facilement l’histoire, et c’est ce qui est incroyable. On navigue entre le Nigéria, l’Angleterre et les Etats-Unis.

Le livre est découpé entre sept parties et comporte 55 chapitres. Au début, on vit la difficile intégration d’Ifemelu jusqu’à la création de son blog Raceteenth. Ce blog fictif parle majoritairement du racisme, de la conduite à avoir lorsqu’on veut se faire accepter lorsqu’on est un noir dans un pays de blancs. Des anecdotes comiques y sont racontées, et l’auteure a écrit chacun de ses articles fictifs avec beaucoup d’humour et d’ironie.

Les sujets abordés sont multiples et les personnages apportent tellement de variété, qu’on ne reste pas figé dans ce contexte de roman d’amour.

J’ai remarqué que Chimamanda revenait sur les mêmes thèmes. En effet, elle utilise deux personnages différents à plusieurs moment du livre. Comme pour réellement mettre en lumière ces thèmes qu’elle juge important.

On a par exemple le problème des femmes qui se font entretenir par des hommes mariés, riches et hauts placés. C’est le cas de la tante d’Ifemelu appelée Tante Uju. Elle entretient une relation avec un général de l’armée Nigériane. Il lui offre tout : maison, voiture, argent voyage. Elle ira même accoucher de Dike, son fils, en Occident. Mais à la mort du Général, Tante Uju s’expatrie. Elle doit fuir pour éviter que la famille ne récupère tous ses biens et ne la laisse sans le sous. L’histoire se répète avec le retour d’Ifem au Nigéria. Elle découvre que son amie, Ranyinudo, a elle aussi une liaison avec un homme marié qui l’entretient.

Le sujet de la dépression est aussi évoqué, un mal méconnu et tabou dans nos pays africains. D’abord avec Ifemelu qui sombre lorsqu’elle accepte malgré elle d’avoir un moment intime avec un entraîneur. Elle se sent sale et s’enferme pendant des semaines toute seule sans aucun contact. Elle broie du noir. Ensuite, Dike le fils de Tante Uju tente de se suicider. Même si on ignore réellement les causes de cet acte, on sait juste qu’il traversait une phase de « dépression »

Le problème de l’immigration et de la course à l’obtention des « papiers en règle » est aussi présent. Ifem et Obinze travaillent à un moment donné avec des noms et des identités d’emprunts. Obinze est même rapatrié alors qu’il était sur le point de contracter un « mariage blanc ».

Conclusion

Americanah est un roman est complet. Les émotions sont présentes. On aura l’impression d’être tour à tour, d’abord avec Ifemelu. Dans ses péripéties et sa recherche de l’amour avec Obinze, Curt, Blaine puis encore Obinze. Je ressens encore l’émotion de la scène décrite lorsque Ifemelu et les amis de Blaine s’étaient réunis et ont vu Barack Obama devenir président des Etats-Unis.

Ensuite on sera avec Obinze et ses galères dans le froid de Londres. Et finalement, vous allez languir de pouvoir vivre les retrouvailles des deux amoureux. Le retour tant attendu d’Ifemelu au Nigéria ne se passe que dans la dernière partie du livre. Elle se refait doucement et constate à quel point le Nigéria a changé.

C’est une belle histoire que je recommande vivement.

Nombre de pages : 685

Notes : 8,9/10